Coucou les loulous,
Aujourd’hui, je vais m’adresser davantage à votre fibre cinéphile (si si, vous en avez une, j’en suis sûre).
Après la grande émotion de notre Wedding, nous avons ressenti l’extrême urgence de retrouver l’un de nos rituels préférés : la sortie ciné en amoureux dans une toute petite salle art & essai, poussiéreuse mais très attachante, du centre ville de Besac (Besançon pour les intimes). Et quoi de mieux pour ménager deux « jeunes » mariés, pas encore tout à fait redescendus de leur nuage, que de se plonger dans deux grandes passions amoureuses filmiques, à savoir Trois souvenirs de ma jeunesse d’Arnaud Desplechin et L’Ombre des femmes de Philippe Garrel.
Dans cette première chronique ciné, j’avais plutôt envie de vous faire part de mon coup de coeur pour le deuxième film, qui bénéficie de moins de visibilité que le premier, notamment en province (nous étions 5 dans la salle…).
Coup de coeur pour l’univers de Garrel père (je précise « père », car il faut bien qu’on se l’avoue, les girls, on connaît beaucoup mieux les boucles brunes et le regard ténébreux de son dandy de fils, Louis, que la filmographie en noir et blanc de Philippe). Mais aussi gros coup de coeur pour le retour de l’actrice Clotilde Courau ! Quelle intensité et quelle justesse de jeu ! Le fait que Philippe Garrel tourne les plans dans l’ordre chronologique et qu’il ne filme apparemment qu’une prise à chaque fois a certainement dû aider Clotilde à incarner pleinement son personnage, à mieux exprimer son évolution. Il n’en demeure pas moins qu’avec mon mari (ça fait bizarre d’écrire « mon mari »), on s’est dit tout de suite : « Césarisable », la princesse (je pense que vous savez tous qu’elle a épousé un prince dans la vraie vie). Clotilde Courau n’a pas gardé le cinéma comme hobby, depuis ses nouvelles « fonctions » ; elle continue à le vivre, à être habitée par ses rôles, en tout cas par celui-ci, et elle réussit à nous toucher en plein coeur, en pleine chair. Durant 1h13 (très bonne durée !), j’ai partagé avec elle, sans filtre, ses pulsions d’amour, ses douleurs et ses contradictions.
L’Ombre des femmes aurait pu me plonger dans une profonde déprime, étant donné la proximité du sujet avec notre vie actuelle : « un couple de trentenaires tente de percer dans le documentaire, et en attendant, doit gérer quotidiennement ses doutes artistiques et la pauvreté matérielle ». Or, que nenni ! Cette expérience filmique, je l’ai vécue comme une grande claque d’amour, à la fois brutale, pure et poignante, grâce au minimalisme et à l’authenticité de la mise en scène et du jeu des acteurs.
Voili, voilou ! A bientôt, les amis du 7e art (et du 9e 😉 )